FORMATION POLITIQUE : L’INTERET PERSONNEL ET LES INTERETS COLLECTIFS : LES PRIORITES .


Outre qu'il doit affermir dans la clarté sa conception révolutionnaire de la vie et du monde, un militant doit établir un rapport juste entre son intérêt personnel et l’intérêt du parti, l'intérêt partiel à l'intérêt total, l'intérêt temporaire à l’intérêt de longue portée, à l'intérêt d'une nation, à l'intérêt du monde dans son ensemble.
Le parti politique révolutionnaire représente les intérêts du peuple. En dehors de l'émancipation du peuple, le parti n'a aucun intérêt ni aucun but qui lui soient propres. Toutefois, l'émancipation finale des peuples et classes opprimés et exploités en¬traînera forcément l'émancipation finale de l'humanité dans son ensemble.
Ainsi, le parti doit aider et guider fidèlement tous les travailleurs, toutes les nations et tous les peuples opprimés, pour Ie relèvement de leur standard de vie et de leur niveau culturel et politique. L'intérêt de l’émancipation des peuples et classes opprimés et exploités est donc identique à l'intérêt de l’émancipation de l'ensemble de l'humanité et de toutes les nations opprimées, et il en est inséparable. En conséquence, la subordination de l’intérêt personnel d'un membre du parti à l'intérêt du Parti est la subordination à l’intérêt de l'émancipation des peuples et classes opprimés et exploités et à l'intérêt de la révolution
Qu'un membre du Parti puisse ou ne puisse pas subordonner absolument et inconditionnellement sont intérêt personnel à l’intérêt du Part1 en toutes circonstances, tel est le critère de son degré de fidélité au parti, à la révolution. Puisque la réalisation du bonheur de tous ne sera jamais instaurée si on ne tient pas compte de l'intérêt des peuples et classes opprimés et exploités.
A tout moment, à tout propos, un membre du Part1 doit tenir compte de l’intérêt du parti dans son ensemble et placer l’intérêt du parti au-dessus de ses problèmes et de son intérêt personnel. Pour les membres d’un Parti révolutionnaire le principe le plus important, c'est que l’intérêt du parti est l’intérêt suprême. Tout membre du Parti doit implanter solidement cette conception dans son idéologie C’est ce qu’on appelle l’esprit de parti, la "notion de parti", la "notion d'organisation. Il doit n'avoir au premier rang dans son esprit que le parti et que l’intérêt du parti et non pas des considérations de caractère personnel. Il doit tenir pour assuré que son intérêt personnel s'accorde avec l’intérêt du Parti ou même qu'il se confond avec lui.
Ainsi, quand son intérêt personnel se trouvera en conflit avec l’intérêt du Parti, il sera capable de le soumettre à l’intérêt du Parti et de le sacrifier sans la plus légère hésitation et même avec un sentiment de bonheur, pour la cause du parti, pour la libération de la classe ouvrière, du paysannat et de la nation, pour l'émancipation de l’humanité ; c’est la plus haute manifestation de la morale révolutionnaire. C'est la plus haute manifestation de la pureté de l'idéologie révolutionnaire d’un membre du Parti.

LA MORALE SOCIALISTE
Si un membre du Parti n’a en vue que l’intérêt et les buts du parti et de la révolution, s’il n’a ni buts personnels ni préoccupations indépendantes de l’intérêt du parti, s’il est réellement dégagé de toute prévention et désintéressé, alors il sera capable de sacrifice aux conditions suivantes :
1°- il sera capable de posséder une excellence morale révolutionnaire parce que son point de vue est rigoureux, il pourra «aimer et haïr» à la fois. Il pourra :
- faire preuve de fidélité envers ses camarades révolutionnaires et travailleurs,
- leur témoigner un ardent amour,
- les aider inconditionnellement,
- les traiter sur un pied d'égalité,
- et ne jamais nuire a aucun d’entre eux par intérêt.
- Il pourra avoir affaire à eux dans un esprit "loyal et indulgent" et "se mettre à la place des autres".
- Il pourra considérer les problèmes des autres à leur point de vue et tenir compte de ce point de vue.
- Il ne fera jamais aux autres ce qu'il ne voudrait pas que les autres lui fissent.
- Il pourra s'occuper de la manière la plus énergique des ennemis les plus pervers de l'humanité et lutter avec obstination pour la défense de l’intérêt du parti, de la classe ouvrière, du paysannat et de l'émancipation de l'humanité.
- Comme le dit un proverbe : il «s’inquiétera longtemps avant que le reste du monde ne commence à s'inquiéter et il se réjouira seulement après que le reste du monde se sera réjoui."
- Aussi bien dans le parti qu’au milieu de la population, il sera le premier à supporter des privations et le dernier à s’accorder quelque plaisir.
- I1 ne se souciera jamais de savoir si les conditions qui lui sont faites sont meilleures ou pires que celles des autres, mais ce qu'il se demandera, ce sera s'il a fait plus de travail révolutionnaire que les autres.
- Dans l'adversité, il résistera courageusement et sans broncher. En face des difficultés, il fera preuve du sentiment le plus vif de sa responsabilité. Il sera donc capable de la plus grande fermeté, du plus grand courage moral : il ne se laissera corrompre ni par les richesses ni par les honneurs, il n'en éprouvera même pas la tentation, malgré sa pauvreté et sa condition modeste, et il refusera de capituler en dépit des menaces ou de la violence.

LE COURAGE
2° I1 sera capable aussi de posséder le plus grand courage. Puisqu’il est absolument dégagé de tout égoïsme et qu’il n'a jamais fait quoi que ce soit contre sa conscience, il pourra dévoiler ses erreurs, ses insuffisances et les corriger hardiment, de la même façon que le soleil et la lune apparaissent brillants et épanouis après une brève éclipse.
- Il sera courageux (parce que sa cause est une juste cause).
- Il n’aura jamais peur de la vérité ; courageusement, il soutiendra la vérité expliquera la vérité, combattra pour la vérité.
- Même si momentanément c'est à son désavantage de le faire, même s'il est soumis, dans l'intérêt de la défense de la vérité, à des attaques variées, même si l'opposition et le refus de la grande majorité du peuple le contraignent à un iso1ement temporaire (isolement glorieux) et même si sa vie, à cause de cela, est mise en danger, il sera encore capab1e de remonter le courant et de défendre la vérité ; il ne se résignera jamais à se laisser emporter par la courant pour autant qu'il ne s’agit que de lui, il n'aura rien à craindre.

LA CAPACITE D’ANALYSE
3° Mieux que tout autre, il sera capable de s’assimiler la théorie et la méthode scientifique d'examiner les problèmes et de percevoir avec pénétration et justesse, la véritable nature de la situation. Parce qu’il possède un point de vue de classe ferme et nettement dessiné,
- il sera à l'abri des inquiétudes et des désirs per¬sonnels qui pourraient brouiller ou déformer son observation des choses, sa compréhension de la vérité.
- Il aura une attitude objective.
- Il mettra toutes les théories à l'épreuve, le vrai et le faux, au cours de la pratique revo1utionnaire sans acception de personne.

LA SINCERITE - LA DROITURE
4° Il sera capable effectivement d’être le plus sincère, le plus droit, le plus heureux des hommes. N'ayant pas de désirs égoïstes, n'ayant rien à cacher au parti, «il n’y aura rien qu'il ait peur de dire aux autres", comme dit un proverbe. Hormis 1'intérêt du parti et de la révolution, il n'aura à s'inquiéter de rien : ni de pertes ou de gains, ni d’autres affaires.
- I1 pourra « se suffire à lui-même quand il sera seul".
- Il veillera à ne rien faire de faux quand il travaillera indépendamment et sans contrôle et quand il se trouvera d'amples occasions de commettre toutes sortes d'er¬reurs.
- En aucune manière on ne jugera son travail incompatible avec l’intérêt du parti, quel que soit le nombre d'années après lequel on l’examinera.
- Il ne craindra pas la cri¬tique de la part des autres et il pourra bravement et sincèrement les critiquer. Voilà pourquoi il sera sincère, droit, heureux.

LE RESPECT DE SOI
5° II sera capable de posséder l'amour-propre et le respect de soi les plus élevés. Dans l’intérêt du Parti et de la révolution :
- il pourra être aussi le plus indulgent, le plus tolérant et le plus disposé à transiger.
- Il supportera même, si c'est nécessaire des formes diverses d’humiliation et d'injustice sans se sentir blessé ou garder de la rancune.
- Comme il n'aura ni buts ni intentions personnels, il n'aura nul besoin de flatter les autres et il ne souhaitera pas non plus que les autres le flattent.
- N’ayant aucune faveur personnelle à demander, il n'aura jamais besoin de se rabaisser.
- Il pourra encore, dans l’intérêt du Parti et de la révolution, prendre soin de lui-même, préserver sa vie, sa santé, élever son niveau théorique et accroître ses capacités.
- Mais s'il lui faut pour atteindre certains buts importants du parti et de la Révolution, supporter des affronts, endosser de lourdes charges et accomplir un travail auquel il répugne, il prendra en mains sans la moindre hésitation la tâche la plus difficile et la plus importante : il ne se dérobera pas.

Un membre d’un Parti révolutionnaire doit posséder toutes les vertus les plus grandes et les plus nobles de l'humanité. Il doit aussi posséder le point de vue clair et rigoureux du parti et du prolétariat (c'est-à-dire l'esprit de parti et le caractère de classe). Notre morale est grande précisément parce qu'elle est la morale de la révolution et du prolétariat. Une telle morale n’est pas fondée sur la base retardataire de la sauvegarde d'intérêts individuels ou de l'intérêt d'un petit nombre d'exploiteurs. Elle est fondée, au contraire, sur la base progressiste de l'intérêt des peuples et classes opprimés et exploités. Elle est fondée sur l'intérêt de ces grandes causes l'émancipation finale de l'humanité dans son ensemble, la protection du monde contre la destruction, l'édification d'un monde heureux et beau.
- Aux yeux d’un militant, il est on ne peut plus méprisable, on ne peut plus déraisonnable d'exiger ou de consen¬tir des sacrifices dans l'intérêt d'un individu ou d’un petit nombre d'individus.
- Mais s'i1 faut consentir des sacrifices pour le parti, pour la libération de 1a classe ouvrière, du paysannat et de la nation, c'est-à-dire pour l'émancipation de l'humanité, le progrès social et dans l'intérêt de la grande majorité de l'humanité, qui comprend des millions et des millions de personnes. Alors d’innombrables membres du Parti accepteront d’affronter la mort en toute tranquillité d'esprit et feront n'importe quel sacrifice sans la plus légère hésitation.
- Pour la majorité des membres du Parti, accepter de «donner sa vie pour une noble cause" ou de "mourir pour la justice", si c'est nécessaire, c'est quelque chose qui va de soi. Non pas parce qu’ils vivent dans un univers fantastique ou qu'ils sont avides de louanges ou de renommée, mais en raison de leur compréhension scientifique de l’évolution sociale et de leur conscience.
- Voilà exactement pourquoi notre morale est la plus haute ; la plus scientifique. Nous n'admet¬tons pas qu’il existe, dans une société de classes, une morale soi-disant "au-dessus des classes », une prétendue morale générale plus haute et plus scientifique. Ce ne sont que fallacieuses absurdités. Cette prétendue «morale» est, en fait fondée sur la sauvegarde des intérêts d'un petit nombre d'exploiteurs. C'est un concept qui a toujours été d'un caractère idéaliste.
- Il n'y a que nous, qui ouvertement fondions la morale sur la base matérielle de l'intérêt de la lutte pour l’émancipation des peuples et classes opprimés et exploités et de l'humanité dans son ensemble.
La Parti ne représente pas seulement l’intérêt des in¬dividus membres du parti. Il représente aussi l'intérêt à longue portée de l'ensemble des travailleurs et de l'émancipation de l'humanité.
- L'intérêt du parti est la cristalli¬sation des intérêts, non seulement des individus membres du parti, mais aussi de l'ensemble des travailleurs et de l'émancipation da l’humanité.
- En dehors de l'émancipation des peuples et classes opprimés et exploités, le Parti n'a aucun intérêt, aucun but. Il ne faut donc pas considérer le Parti comme un petit groupe étroit, pareil à une association qui ne rechercherait que l'intérêt personnel de ses membres. Quiconque professe une telle opinion n’est pas un militant du Parti.

Certes, un membre du Parti a son intérêt personnel et son développement personnel. Or cet intérêt personnel peut à certains moments, entrer en conflit avec l'intérêt du parti et lui devenir antagoniste : Dans ce cas, tout membre du parti est dans l’obligation de sacrifier inconditionnellement son intérêt personnel : il ne doit, sous aucun prétexte, sacrifier l'intérêt du Parti pour se conformer à son intérêt personnel. Puisque l’intérêt et le développement personnels 'un membre du parti sont inclus dans l'intérêt et le développement du parti, le succès et la victoire du parti et du peuple si¬gnifient aussi le succès et la victoire de ce membre du parti. Ce n’est que dans la lutte pour le développement, le succès et la victoire du parti qu'un membre du parti peut espérer se développer lui-même. Il ne peut pas se séparer du développement du parti pour travailler à son développement personne1. En bref, c'est seulement au cours de la lutte pour le développement, le succès et la victoire du Parti qu'un membre du parti peut se développer lui-même : il lui est absolument impos¬sible de se développer autrement. L’intérêt personnel d'un membre du Parti doit et peut donc s'identifier totalement à l'intérêt et au développement du Parti.
Un membre d’un parti révolutionnaire n’est plus tout à fait une personne ordinaire. C'est un combattant conscient de l'avant-garde. Il ne doit pas être seulement le représentant vivant et conscient des intérêts et de l'idéologie de la révolution. Puisqu’il est déjà devenu l'un des représentants de prolétariat, son intérêt personnel ne doit jamais s’opposer à l'intérêt du Parti et de la révolution. Quant aux cadres et aux dirigeants du Parti, il est nécessaire à plus forte raison qu'ils deviennent les vivants représentants des intérêts généraux du parti et du peuple et qu’ils fon¬dent complètement leur intérêt et leurs buts personnels dans l'intérêt et le buts généraux du part1 et du peuple.
Les membres de notre parti ont donc le devoir de se montrer les représentants les meilleurs de l’intérêt de la nation dans son ensemble.
C’est là un aspect du problème dont les membres d’un Parti doivent tenir compte. Mais il en existe un autre. L’intérêt général du Parti a beau inclure l'intérêt personnel de tout membre du parti, il ne peut cependant pas le comprendre dans sa totalité. La personnalité des membres du parti ne peut pas et ne doit pas être éliminée. En tout cas, il reste toujours à chacun des problèmes personnels à résoudre. Chacun a toujours besoin de se développer salon sa personnalité et ses capacités particulières. Le parti permet donc à ses membres de construire leur vie personnelle et familiale, de développer leur personnalité et leurs capacités particulières, pourvu que celles-ci n'aillent pas à l'encontre de son intérêt.
D’ailleurs,
- chaque fois que ce sera possible, le parti aidera ses membres à développer leur personnalité et leurs capacités particulières dans l’intérêt du parti, les pourvoi¬ra d’un travail et de conditions de travail appropriées et leur donnera tout l'encourage¬ment possible.
- De même, chaque fois que ce sera possible, le parti sauvegardera les inté¬rêts personnels de première nécessité de ses membres : par exemple, il leur donnera l’occasion de recevoir un enseignement et d'étudier, il les aidera a résoudre leurs problèmes domestiques et leurs problèmes de santé et, si c'est nécessaire, il renoncera même à certains travaux pour le Parti afin de soulager des camarades, etc.
- Cependant, toutes ces mesures ne sont prises que dans le dessein de sauvegarder les intérêts du Parti dans son ensemble.
- En effet, les tâches du parti ne seraient pas remplies, si le Parti ne garantissait pas à ses membres des conditions minima, en ce qui concerne la vie, le travail et l’instruction, et s’il ne les rendait pas capables de travailler dans l'enthousiasme et sans inquiétude.
- En se penchant sur les problèmes des membres du Parti, les dirigeants responsables devront prendre garde à ce point. C’est là l’autre aspect du problème

RESUMONS-NOUS.
- Un membre d’un parti révolutionnaire doit se soumettre sans réserve à l’intérêt du part. Il doit être strict envers lui-même et ardemment dévoué à tous.
- Il ne doit pas avoir de visées ou de motifs personnels.
- Il ne doit pas ramener à lui toutes les affai¬res.
- Il ne doit ni adresser au parti une quantité de demandes personnelles ni blâmer le parti de ne pas l’avoir fait monter en grade ou de ne pas l’avoir approuvé.
- En outre un membre du Parti doit s'efforcer, en toutes circonstances, d'étudier et de se perfectionner aux mieux de ses capacités.
- I1 doit lutter courageusement et élever sans cesse sa conscience et sa compréhension de la révolution pour apporter une contribution et une aide plus efficaces au parti.
- Lorsqu’ils examinent les problèmes qui concernant les membres du parti, le parti et ses dirigeants doivent tenir le plus grand compte des conditions de travail, de vie, d’instruction des membres du Parti, de façon à les rendre aptes à produire un meilleur travail, à se devo1opper, à élever au plus haut degré leur conscience révo1utionnaire et prolétarienne.
- Ils doivent accorder une attention toute spéciale aux camarades réellement stricts pour eux-mêmes et dévoués à tous. Ce n’est que dans cette voie, c'est-à-dire en prêtant attention aux deux aspects et en les coordonnant, qu'on peut faire le plus grand bien au Parti.

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