FORMATION POLITIQUE : LE MILITANT - LE RESPONSABLE


Le militant doit posséder l'essentiel des connaissances indispensables à la vie du parti et de l'État. Dans son esprit rien ne doit rester obscur ou incompris, un en ce qui concerne la nature des problèmes qui se posent et la manière dont le parti les a résolus ou entrepris de les résoudre. Il dort connaître avec précision pour les statuts, le règlement intérieur, le programme de parti.
Il doit connaître la façon de résoudre un certain nombre de problèmes :
 les relations entre le militant et le parti
 les relations entre le militant et l'État
 les relations entre le militant et le citoyen
 les relations entre le responsable et le militant
 les relations entre le responsable et l'État
 les relations entre le responsable et les citoyens.
Une ne suffit pas en effet de reconnaître beaucoup de choses.
Il faut être capable de les utiliser pratiquement avec le maximum d'efficacité, en tenant compte des exigences de la vie de la société, c'est-à-dire d’une part que les hommes ne sont pas des machines, d'autre part qu'il faut clairement s'il puis est la différence entre le parti et l'État, entre le militant et le citoyen.
L'observation scrupuleuse des principes généraux du parti ne suffit pour faire un bon militant ; ce qu'il faut pas dessus tout, c'est la bonne volonté, le désir de se rendre utile aux masses, de se dévouer envers le parti. Cela doit se traduire par le souci constant d’être un exemple au travail, au service d’un privé ou de soi-même, de l'État ; de donner autour de soi les explications qui conviennent pour telle ou telle situation, d'éclairer tout ce qui paraît obscur aux populations et qu'il se manifeste dès signes d’incompréhension. Le militant doit pouvoir apprécier l'importance des manifestations d’intérêt, des incompréhensions et de contentement.
Il doit les signaler pour que des dispositions concrètes soient prises.
Ce n'est pas « dénoncer » celui qui exprime un avis contraire à celui du Parti, ou qui émet une critique envers l'action du Parti. Cela veut dire qu’il faut essayer de convaincre, de justifier les positions du Parti, et si cela se renouvelle sur tel ou tel autre sujet, signaler le fait au comité, car il est probable alors que cette opinion soit, assez répandue, et qu'il faut une campagne d’éclaircissement générale et publique pour justifier les positions du Parti.
A côté de ces attitudes honnêtes et de bonne foi il peut arriver que tel ou tel citoyen se livre à une critique systématique destinée non pas à être utile, mais à saper méthodiquement l’audience du Parti dans les masses.
II peut enfin aussi se produire le cas où un militant et même un responsable se livrent à des critiques sur tel au tel responsable, sur telle ou telle décision, hors de l'organisation à laquelle ils appartiennent. Dans les deux cas, le bon militant doit essayer de corriger ces attitudes, et s'il voit que ses conseils ne portent pas de fruits, il doit communiquer la chose à son comité, en la rapportant très fidèlement.
Le bon militant doit être honnête loyal et ferme dans la défense des options et des principes du Parti. Il défend avec courage en dehors de toute considération sentimentale le Parti et sa ligne d'action. Cependant sans porter atteinte à son attachement au Parti, et aux dirigeants il ne doit pas avoir peur non plus, parfois de constater que l'action du Parti présente des faiblesses, mais que précisément, ces faiblesses pourraient être évitées si ceux qui le critiquent de façon stérile, venaient faire entendre leur voix au sein des organisations du Parti. Il s'agit là du meilleur argument a utiliser envers ceux qui sont toujours prêts à critiquer, mais qui ne font pratiquement rien de positif eux-mêmes pour essayer de trouver des solutions pratiques à nos problèmes.
Telles sont, ajoutées à l’observation scrupuleuse des principes qui régissent notre Parti, quelques-unes des recommandations qui doivent permettre au militant d’être un vrai militant, un bon militant soucieux de défendre le Parti en toute occasion.
A l'égard de celui qui n'a pas adhéré au Parti le militant ne doit pas témoigner de défiance. Il doit s'efforcer de faire sentir tout l'intérêt qu'il retirerait personnellement, ainsi que le Parti et la nation, de son adhésion. Ce serait par ailleurs une grave erreur de le considérer d'office comme un ennemi s'il n'adhère pas tout de suite. L'intolérance la suspicion, le chantage, la pression et la haine n'ont jamais construit. Ils ont toujours démoli ce qu'ils ont trouvé bâti. La bon militant sait avant tout que sa mission est de convaincre de persuader et d'aider.

LE RESPONSABLE ET LE MILITANT
Les relations du responsable politique a l'égard du militant et du citoyen méritent d'être clarifiées car elles conditionnent pour une large part le climat qui règne au sain des organisations du Parti, au sein du parti tout entier, et au sein de la Nation elle-même.
Tout d’abord le responsable à l'égard du militant.
Si un camarade détient un poste de responsabilité dans le Parti, parce qu'il est investi de la confiance des militants, et cala lui confère des droits mais aussi des devoirs. Ce sont plus particulièrement ces devoirs qui doivent être étudiés, car les droits sont définis dans les statuts et le règlement intérieur notamment en ce qui concerne la nature et l'étendue de ses responsabilités.
Sur le plan moral, le responsable doit être irréprochable car sa vie étant publique, c'est a travers 1ui que le Parti sera jugé. Dans notre pays, où le sentiment compte plus que partout ail1eurs les lignes d’action politique, quelles qu’elles soient, sont souvent assirnilées aux hommes qui les représentent, qui les défendent, qui les appliquent. Au niveau de nos populations l'application d'une action po1itique est souvent fonction de l’estime personnelle dont jouissent les responsables régionaux.
Vis a vis au militant, le responsable doit être familier, garder les mêmes relations humaines qu'il avait précédemment, sans tomber cependant dans la complaisance à l'égard de ses amis personnels ou sans faire du favoritisme. Il doit être tolérant, c’est-à-dire ne pas confondre les fautes graves avec les fautes légères, les erreurs fondamentales avec des erreurs d’analyse, le relâchement général avec des faiblesses passagères. La tolérance est nécessaire de la part d’un responsable à l'égard d'un militant, car il vaut mieux un militant très actif susceptible de faire des erreurs du fait de cette activité, mais dont l'activité dirigée est en définitive profitable au parti, qu’un militant timoré qui ne fait pas d’erreurs, mais dont la passivité risque d'entraîner la stagnation du Parti. Il appartient au responsable de signaler au militant les erreurs qu'i1 fait afin que celui-ci puisse les corriger, et ceci est également valable en ce qui concerne Ie responsable vis-à-vis des responsables placés hiérarchiquement au dessous de lui. Ce n'est que dans le cas où les conseils prodigués après plusieurs fautes, erreurs ou faiblesses ne servent à rien, soit par mauvaise volonté, soit par incapacité, que le responsable doit poser à l'organisation à la;cuel1e il appartient, le problème du récidiviste, qu’il soit militant ou responsable. Très ferme sur les principes, le responsable ne doit pas être tatillon sur l’expression de la bonne volante du militant, car cela risque de décourager celui-ci, de lui ôter tout sens de l'initiative. Le responsable doit s’efforcer également de susciter constamment la discussion sur tous les problèmes, et ne pas interpréter toute erreur d’analyse comme une faute. En effet, le danger qui menace le Parti c'est la crainte du militant de s'exprimer, d'attendre que le responsable s'exprime pour adopter la même position que lui. Il est très important pour un responsable de distinguer entre celui qui approuve systématiquement par crainte de déplaire, et chez lequel le souci de l'intérêt général passe après le souci de sa position personnelle, et celui qui ne craint pas de porter éventuellement atteinte à sa position personnelle dans le souci de l'intérêt général.

LE PARTI, L'ETAT, LES MASSES INORGANISEES
Il faut clarifier les relations qui doivent exister entre le Part1, le citoyen et l'Etat.
Il peut arriver que des citoyens n'appartenant pas au Parti, s'estiment ainsi libres de toutes obligations morales envers le Parti et l'Etat. Nous pensons que le fait de ne pas participer activement à la vie politique constitue une fuite des responsabilités car à l'époque historique que traverse notre pays, i1 s'agit d’une attitude très négative. Dans ce cas, le citoyen, qui ne tient pas à donner son avis sur tous les problèmes qui se posent à notre pays en rejoignant nos rangs est tenu en retour à quelques obligations. Indépendamment de l'accomplissement de ses devoirs professionnels, de l'obligation rigoureuse des décisions de l’Etat qui incombe a tout citoyen il n’est pas permis moralement a quelqu'un qui ne veut pas s'engager politiquement, c'est-à-dire, qui no veut pas participer à l'amé1ioration des conditions de vie de notre peuple avec tout ce que cela comporte comme avantages et inconvénients, de s'ériger en juge, et de critiquer avec l'intention de nuire à ceux qui, quelles que puissent être parfois leurs légères erreurs ou défaillances, consacrent leur temps et leur vie à la cause generale du peup1e.
Le socialisme pour nous, se résume dans la formule ; « chacun pour tous et tous pour chacun ». Mais si nous pensons que le remplacement pratique des structures sociales anciennes par des structures socialistes, permettra le renforcement de l’esprit communautaire qui constitue une tradition de notre peuple, nous sommes conscients de la part importante que chacun de nous détient, par sa volonté, dans la réussite de notre entreprise. Construire Ie socialisme, c’est à la fois créer les conditions matérielles qui favorisent l'implantation d’une économie socialiste, mais aussi développer en chacun de nous la base communautaire et fraternel1e que nous a ligué notre civilisation. Nous ne construirons pas le socialisme à l'aide de décrets si chacun de nous, si chaque militant, si chaque responsable ne se sacrifie pas totalement pour l’intérêt de notre peuple. Construire le socialisme, ce n’est pas seulement défendre la théorie socialiste, c’est être constamment en contact avec le peuple, c’est se fondre dans le peuple, c’est s’assimiler totalement au peuple. Construire le socialisme, c'est avoir constamment en point de mire l’intérêt des couches laborieuses. C’est se demander à tout moment, pour toute décision, pour toute prise de position, si le peuple en retirera un bénéfice matériel et spirituel, immédiat, à moyen terme ou à long terme.
Construire le socialisme, c’est d'abord faire passer ses intérêts personnels après les intérêts généraux et après les intérêts des couches désavantagées par le sort. Le dévouement, la modestie, les vertus civiques, la loyauté, la discipline sont des vertus dont le renforcement en chacun de nous favorisera la marche de notre société vers le socialisme. La lutte contre l'égoïsme et contre l’individualisme qui commencent à se glisser dangereusement dans notre société, la lutte contre l'autoritarisme sont des conditions qui nous permettront d’adapter au monde moderne, les vertus qui ont fait la grandeur de notre civilisation. Le socialisme, pour nous Maliens, consiste a transposer dans les conditions matérielles de l'Afrique du 21eme siècle, la conception communautaire de notre peuple. Un citoyen socialiste au Mali, est celui qui met ses qualités intellectuelles au service des vertus traditionnelles de notre civilisation, et qui enrichit ainsi la Nation tout entière
Il est bon de rappeler ce que le camarade Modibo Kéita affirmait chaque fois qu’il s’adressait aux militants, aux responsables :
« Je vous demande surtout de vous dévouer sans cesse, jusqu’à l’extrême limite de vos forces, en faveur de celui qui nous a fait ce que nous sommes : Ie Peuple de notre pays ».

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

HYMNE DES PIONNIERS DU MALI.

DISCOURS DU CAMARADE OUSMANE BA DEVANT LA 23e ASSEMBLEE GENERALE DE L’ONU. (septembre 1968).