FORMATION POLITIQUE : LA CONCEPTION SCIENTIFIQUE DU PARTI.
La conception scientifique du Parti a été esquissée dans ses grandes lignes par Marx et Engels, notamment dans le Manifeste du Parti Communiste. Marx et Engels ont montré que le Parti est la condi¬tion de la révolution ; ils ont donné l'idée fondamentale du Parti comme avant-garde de la classe ouvrière.
Lénine a développé cette conception du Parti dans les conditions de l'impérialisme. En ce qui concerne le caractère et le rôle du Parti, Lénine estimait que le Parti devait être l'avant-garde de la classe ouvrière, la force dirigeante du mouvement ouvrier. La conception scientifique de la nécessité d'un parti révolutionnaire et dirigeant de la classe ouvrière a été défendue par Lénine notamment dans son ouvrage «Que faire ?» (1902). Lénine a aussi mis en lumière les principes d'orga¬nisation du Parti de type nouveau en particulier dans son ouvrage (Un pas en avant, deux pas en arrière » 1904).
1) LE PARTI EST LE DETACHEMENT D'AVANT-GARDE DE LA CLASSE OUVRIERE
Le Parti est la réunion de tous les meilleurs éléments du peuple, avec leur expérience, leur esprit révolutionnaire, leur dévoue¬ment infini à la cause de la Patrie.
Le Parti est l'avant-garde de la classe ouvrière ; cela signifie d’une part que le Parti trace la voie aux éléments les plus avancés et les plus conscients ; d'autre part que le Parti ne doit jamais perdre le contact avec la masse des patriotes, parce que sans cela il ne pourrait pas diriger la révolution.
a) Sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire.
• Pour tracer la voie, pour guider la lutte sur les trois plans : économique, politique et idéologique, pour conduire le mouvement révolutionnaire, il faut que le Parti soit capable d'étudier correcte¬ment la réalité sociale, sache prévoir les événements dans leurs grandes lignes. Pour prévoir la marche de la société, il faut en connaître les lois. Les lois de la société humaine sont étudiées par la théorie scienti¬fique. Il faut donc que le Parti reconnaisse l'importance de la théorie.
Le caractère scientifique de la politique, son pouvoir de prévision, permettent au Parti d'organiser et d'orienter le combat des meilleurs éléments du peuple au moment des événements les plus complexes et les plus mouvants. La lutte conséquente du Parti le rend plus cher aux révolutionnaires conscients. II gagne encore davantage d'estime et de sympathie parmi les meilleurs démocrates.
Les efforts du Parti dans ces moments difficiles contribuent à orienter les masses, à préparer l'ensemble du peuple aux luttes présentes et a venir.
C'est la connaissance des lois du développement de la société et de la lutte des classes qui permet au Parti de jouer correctement son rôle d'avant-garde.
• L'importance du Parti tient au fait qu'il dirige effectivement le mouvement, en éclairant sa route de la théorie scientifique. Les révolutionnaires ne peuvent en effet conduire correctement leur lutte que s’ils ont une juste conscience de leur place exacte dans la société, de leur rôle historique.
Sans aucun doute, le prolétariat est objectivement, en fait, la classe appelée à transformer la société ; mais il ne s'en rend pas forcement compte tout seul.
Le travail salarie ne crée pas à lui seul la conscience de classe. L'exploitation est une chose et les degrés de la conscience, fruits de la lutte et de l’éducation, en sont une autre.
La concentration capitaliste, en rassemblant les prolétaires dans de grandes usines, dans de grands centres industriels, facilite l'élévation de leur conscience et leur ralliement à la révolution. Mais rien ne serait plus faux qu'une conception schématique de ce mouvement.
La concentration transforme notamment en ouvriers, par dizaines de milliers chaque année, des paysans et d'autres producteurs indépen¬dants. Les uns sont bientôt gagnés aux positions prolétariennes, d'autres conservent et propagent inconsciemment dans leur nouvelle classe leur individualisme, leurs illusions, leurs conceptions petites-bourgeoises. Le prolétariat est soumis en outre à la propagande de la bourgeoisie maî¬tresse de tous les grands moyens de propagande : école, église, cinéma, presse, radio, etc. C'est pourquoi l’idéologie révolutionnaire ne naît pas auto¬matiquement du mouvement ouvrier. C'est pourquoi la tache du Parti est de diriger le mouvement ouvrier, d'apporter au prolétariat la conscience de sa place exacte dans la société, de son rôle historique, d'éclairer son combat.
b) Le Parti doit être lié aux masses sous peine d'impuissance.
« L'avant-garde remplit sa mission d'avant-garde alors seulement qu'elle sait ne pas se détacher de la masse qu'elle dirige, mais véritablement faire progresser toute la masse».
(Lénine : « Du rôle du matérialisme militant »).
L'avant-garde par elle-même ne peut pas atteindre le but. Ce sont les masses qui sont les créatrices de l'histoire. Seules elles constituent la force fondamentale qui peut exécuter les transformations radicales de la vie sociale.
Le Parti a pour tache fondamentale d'éclairer et de faire progresser la conscience des masses vers la compréhension des changements déci¬sifs qui doivent intervenir dans la base même de la société capitaliste, d'aider les masses à «s'y mettre».
II y parvient par le travail d'explication sur la base des faits quoti¬diens, par la propagande : ici le rôle de la presse est énorme.
II y parvient en aidant les masses à faire leur propre expérience, c'est-à-dire en se préoccupant de leurs revendications immédiates et en organisant la lutte unie pour leur satisfaction.
« Le prolétariat n'a pas d'autre arme dans sa lutte pour le pou¬voir que l'organisation 3.
(Lénine : « Un pas en avant, deux pas en arrière 2).
Alors que la plupart des partis maliens ne sont que des appareils électoraux appropriés aux élections et a la lutte parlementaire, des partis ayant une politique à courte vue, fondée sur des intrigues parlemen¬taires ou l'intérêt personnel, le Parti révolutionnaire fonde son action sur une étroite liaison avec les masses, sur la connaissance de leurs reven¬dications, des plus minimes jusqu'aux plus grandes, et la défense de leurs intérêts, sur la traduction exacte de leurs aspirations et leurs besoins. C'est pourquoi :
I° Les membres du Parti doivent être liés à toutes les couches, de la population, aux travailleurs qu’ils ont la mission de défendre. Ils doivent être connus comme dirigeants ou membres du Parti et populariser les réalisations obtenues par l'action du Parti, ils doivent prendre «hardiment la tête des masses», en organisant l'action pour les reven¬dications de tous ordres, économiques ou politiques.
2° Les membres du Parti militent dans les organisations de masse (syndicats ouvriers, syndicats d'agriculteurs, de commerçants, organisa¬tions de femmes, de jeunes, de locataires, d'anciens combattants, de vieux travailleurs, organisations laïques, sportives, culturelles, etc.). Ils s'efforcent d'entraîner un grand nombre de simples citoyens au travail des organisations et mouvements de masse.
La liaison indispensable avec le peuple, la foi indestructible dans la force créatrice des masses, le travail pour organiser l'action des masses populaires, voilà une des particularités qui distinguent le Parti révolutionnaire des autres partis.
C'est dans la mesure ou l'activité quotidienne du Parti est un modèle de préoccupation des intérêts du peuple, un modèle de travail au service du peuple, et d'abord des plus malheureux, que le Parti se lie aux masses. C'est à cette condition que la classe ouvrière et le peuple du Mali aimeront leur Parti révolutionnaire, auront confiance en lui, approuveront sa politique et se battront pour la faire triompher.
Le Parti apparaîtra d'autant mieux appelé à diriger les transformations sociales de demain qu'il se montrera plus capable dans la lutte quotidienne pour les plus modestes intérêts immédiats à l'entre¬prise et sur tous les terrains.
2) LE PARTI, DETACHEMENT ORGANISE DE LA CLASSE OUVRIERE
Pour vaincre la bourgeoisie, qui s'appuie sur la puissance du capital, qui tient dans ses mains l'appareil d'Etat, qui a l'expérience de l'admi¬nistration et l'expérience de la tromperie des masses, la classe ouvrière a besoin non pas de n'importe quel dirigeant politique, mais d'un dirigeant robuste et résistant à l'adversaire, bien organisé et bien disci¬pliné, ayant le sens du travail méthodique et la capacité de maintenir son fonctionnement dans n'importe quelles conditions.
L'organisation du Parti est basée sur un certain nombre de principes que nous allons examiner succinctement.
a) Les conditions d'appartenance au Parti :
Les Statuts du Parti peuvent indiquer :
«Peut être membre du Parti quiconque accepte son programme et ses statuts, adhère à l’une des organisations de base du Parti, s'engage a y militer activement, et acquitte régulièrement ses cotisa¬tions. »
En conséquence, le Parti ouvre ses portes à tous les travailleurs et travailleuses du Mali, républicains, démocrates, croyants ou non croyants, qui, acceptant son programme et ses statuts, approuvent et soutiennent sa politique.
Le Parti s'efforce d'entraîner au travail chacun de ses adhérents, en tenant compte de ses capacités physiques et intellectuelles, de ses obligations familiales et professionnelles.
L'homme, la femme, qui adhèrent au Parti, y adhèrent pour contri¬buer à sa lutte suivant leurs moyens. On doit faire plus pour leur expliquer ce qu'est le Parti, comment il vit et travaille, pour élever progressivement leur niveau politique, pour leur donner des tâches fussent-elles légères au départ, pour les intéresser a une activité précise dans le Parti, dans telle ou telle organisation de masse, pour en faire des militants.
Notre Parti est le seul parti vraiment démocratique. II est le seul où tout est mis en oeuvre pour que les adhérents participent, de la base au sommet, à l'élaboration de la politique à suivre et à la discussion de son application.
Les principes internes sur lesquels reposent l'organisation et Ia discipline du Parti sont les suivants :
Tous les organismes de direction aux différents échelons du Parti du bas jusqu'en haut son élus.
— Les directions sont responsables et doivent faire des comptes rendus périodiques de leur activité devant leurs mandants.
— Les organismes du Parti ont toute initiative dans les questions du ressort de leur domaine, dans la limite des décisions prises par le Congres.
— La discussion de tous les problèmes posés à tous les échelons est complètement libre, tant qu'une décision n'a pas été démocratique¬ment prise. La minorité, s'il y en a une, se soumet aux décisions prises par la majorité et les applique avec discipline.
— Les décisions des organismes supérieurs du Parti sont obliga¬toires pour tous les organismes qui le composent, selon la discipline librement consentie par tous les militants et qui fait la force de leur Parti.
— Les résolutions prises au Congres du Parti ou par les organismes dirigeants du Parti, celles que prend dans l'intervalle des congrès la Direction nationale, doivent être absolument exécutées, même au cas une partie des membres ou des organisations ne les approuve pas.
La discipline du Parti n'a rien de commun avec une obéissance aveugle ou une confiance irraisonnée dans les dirigeants. C'est une discipline démocratique, dont la base est la conscience de classe des militants, leur convergence de pensée, leur adhésion à un même idéal et le dévouement avec lequel ils servent cet idéal.
L’unité de volonté n'exclut pas la possibilité d’une lutte des opinions. Au contraire...
La lutte des opinions est la condition de toute marche en avant. Mais il est bien évident qu'on ne saurait abuser de cette liberté pour diffuser des points de vue étrangers à l’idéal. La discussion dans le Parti a lieu sur la base des principes et des buts de la révolution.
Le respect dans la pratique des principes démo¬cratiques est une des conditions de l'unité du Parti, du développement de sa vie intérieure, de l'initiative, de la combativité de ses organisa¬tions et de ses militants, de la solidité et de l'efficacité de leurs liaisons avec les masses.
La mise en cause des principes démocratiques exprime l'incompréhension des exigences fondamentales de la lutte de classe ; le droit d'expression et de représentation des «tendances» aboutirait à transformer le Parti en un mouvement inorganisé, en une vague fédération de clubs de discussion, perdant de vue l'objectif essentiel et la raison d'être du Parti : la direction du combat du peuple pour la destruction du capitalisme et la construction d’une société de justice sociale.
Une telle pratique réduirait le Parti à l'impuissance, mènerait à sa liquidation.
c) La direction collective, la critique et l'autocritique.
— La force de la direction du Patti, a tous les échelons, réside dans son caractère collectif.
Ce qui caractérise les directions révolutionnaires, c'est la méthode du travail collectif. Seule la direction collective permet d'éviter au maxi¬mum les décisions unilatérales et erronées, surtout étant donné la com¬plexité du mouvement actuel. Seule la direction collective a sous les yeux le tableau aussi complet que possible de la situation ; seule elle dispose de toute une gamme d'informations et de contacts avec la population.
Diriger collectivement, c'est discuter à fond les questions. Dans la discussion des divergences d'opinion se font jour, portant sur l'apprécia¬tion de la situation et sur la définition des tâches. La discussion permet d'arriver à des conclusions plus exactes et elles soudent la direction en un tout compact.
La direction collective n'efface en aucune façon la valeur et la responsabilité individuelle de chacun de ses membres ; elle met dans leur juste lumière les dirigeants que notre Parti a formés et éprouvés dans les combats, qui ont accumulé une vaste expérience et qui jouissent dune haute autorité et d’une grande confiance auprès des membres du Parti et de tous les travailleurs.
La direction collective est la condition indispensable de la formation et de l'éducation de nouveaux cadres, du contrôle efficace de l'activité des organismes élus, du développement de l'initiative et de l'activité des membres du Parti, de la consolidation de la liaison des organisa¬tions du Parti avec les masses.
— La critique et l'autocritique, méthode éprouvée pour lutter contre les erreurs et les défauts dans le travail :
Le Parti qui représente l'avant-garde de combat de la classe ouvrière et de tous les travailleurs éduque ses membres, la classe ouvrière par la critique et l'autocritique des erreurs et des défauts dans le travail.
C'est pourquoi, le Parti doit s'attacher à développer la critique et l'auto- critique à tous les échelons, à susciter les critiques venant de la base et aussi des masses.
La critique, l'autocritique ne consistent pas à se lamenter ni se dénigrer mutuellement pour nuire au Parti ; il s'agit de constater ce qui est bien et ce qui est mal dans notre travail ; il s'agit de savoir reconnaître franchement une erreur et surtout de savoir la corriger en recherchant à cet effet les causes profondes de l'erreur commise, afin d'en éviter le renouvellement.
La reconnaissance courageuse des erreurs et défauts est le signe non de la débilité, mais de la puissance et de la stabilité d’un Parti.
«L'honnêteté en politique est reflet de la force, l'hypocrisie celui de la faiblesse ». Lénine.
e) La promotion des cadres et l'éducation :
Une juste ligne politique ne peut être efficace que si elle est appliquée. II est donc nécessaire d'avoir des hommes et des femmes capables de bien comprendre cette ligne politique, de l'expliquer et de la faire entrer dans la vie. Ces hommes et ces femmes surgissent de la masse des adhérents et sont portés à des responsabilités dans le Parti ou dans les mouvements dans lesquels ils militent et ont la confiance des adhérents. Ces hommes et ces femmes forment les cadres du Parti.
« La force du Parti, tient entre autres facteurs, à ce qu'il s'enri¬chit de cadres nouveaux, actifs et dynamiques, en même temps qu'il utilise judicieusement les vieux cadres expérimentés ».
(Maurice Thorez.
Voici les considérations qui doivent nous guider dans le choix des cadres :
— Dévouement et fidélité au Parti, à la classe ouvrière et à la nation, vérifiés dans les actes et les luttes.
--Liaison avec les masses ; il faut à notre Parti,à tous les échelons des dirigeants populaires, connaissant les revendications, les préoc¬cupations et les aspirations des masses, des hommes et des femmes connus, estimés et écoutés d'elles.
— Capacité de s'orienter rapidement et de prendre soi-même une décision dans toutes les situations, c'est-à-dire, esprit d'initiative et de responsabilité
— Fermeté politique, c'est-à-dire, le courage nécessaire pour mener le combat politique pour le triomphe de la ligne du Parti, et un esprit d'intransigeance au regard de toutes les déviations de la politique du Parti.
La conception révolutionnaire de la montée des cadres exige que l’on ne s'inquiète pas seulement de la montée des militants ayant déjà des responsabilités, mais aussi des simples adhérents, afin de rechercher, parmi eux, ceux qui se révèlent, dans la lutte quotidienne, comme étant aptes à diriger l’action des masses, la confiance des masses, l'attitude de chacun dans le travail de masse, étant le principal critère pour l’avancement des militants.
Pour découvrir ces hommes et ces femmes, pour les placer au poste où ils peuvent le mieux servir le Parti, il faut connaître les hommes dans la vie, avec leurs qualités et leurs défauts, leurs difficultés familiales ou autres, leurs aptitudes, leurs goûts. Pour découvrir de nouveaux militants capables, le meilleur moyen est le contrôle du travail de chacun : le militant capable est celui qui réalise.
Ce contrôle des militants doit se faire par en haut, c'est-à-dire, par les responsables de l'organisme supérieur, mais aussi par en bas, par la masse des adhérents qui connaissent les militants, les voient à l’oeuvre.
2) Pour cheque camarade, qui assure une responsabilité a quelque échelon que ce soit, signalons deux défauts :
-- La tendance à vouloir tout exécuter et tout résoudre soi-même alors que le rôle du militant responsable est d'entraîner les autres au travail en les aidant et en les conseillant.
— Le train-train routinier, la quiétude, l'insouciance qui empêchent de voir le sérieux et révolution des situations et de prendre en conséquence, les mesures indispensables.
3) Enfin, pour aider a la promotion de nouveaux cadres et pour élever la qualification des cadres promus, l’étude individuelle, l’éduca¬tion collective par les causeries, conférences et cercles d'études à tous les échelons du Parti, les écoles élémentaires dans les sections, sont autant de formes de l'éducation théo-rique et politique permanente indispensable é la vie du Parti, a l'accom¬plissement de sa mission.
La nécessité de réaliser les «tâches» pratiques et de l’effort idéologique ne doivent pas être opposés.
«Sans une théorie claire et exacte, il ne petit y avoir de prati¬que exacte». Lenine.
3) LE PARTI, FORME LA PLUS HAUTE DE L'ORGANISATION DE CLASSE DU PROLETARIAT
a) Le Parti, force capable d'orienter et de coordonner toutes les luttes de la classe ouvrière et du peuple dans un sens unique.
Le prolétariat entre dans de nombreuses organisations de masse : syndicats, coopératives, association des mutilés du travail, associations sportives et culturelles, groupements de femmes, de vieux, etc.
II y a des révolutionnaires dans les organisations de la paysannerie, des commerçants et artisans, des intellectuels.
Des organisations et mouvements démocratiques existent intéressant plusieurs classes : anciens combattants, locataires, parents d'élèves, le Mouvement de la Paix.
Ces organisations et mouvements sont indispensables aux différentes couches de la population pour la défense de leurs intérêts et de leurs aspirations propres.
Chacun livre un combat sur un terrain particulier.
La nécessité d’une coordination s'impose. II faut une organisation se plaçant au point de vue général, qui embrasse la lutte sous toutes ses formes, dans toute son ampleur et sa complexité. Cette organisation est le Parti composé des meilleurs éléments de la classe ouvrière et de la paysannerie.
b) Comment la coordination doit-elle se faire ?
Elle ne doit jamais intervenir sous forme d'ordres donnés ou de directives. La méthode révolutionnaire de direction est la conviction et non le commandement. II appartient aux membres des différentes organisations de persuader les autres adhérents — dans le respect scrupuleux des statuts, de la démocratie intérieure de l'organisation, du caractère spécifique et de l'indépendance de chaque organisation — de la nécessité de telle ou telle initiative, de telle ou telle bataille. II leur appartient de mériter la confiance de tous les adhérents par l'excellence de leur travail au service de l'organisation considérée.
Ce n'est pas grâce a des artifices d'organisation, a des procédés clandestins de groupement et de consultation que les révolutionnaires, à l'intérieur des organisations de masse, ont une position identique ; l'unité de leurs interventions resulte tout naturellement de leur unité de vues.
L'essentiel est que les militants travaillent directement, chaque jour, à chaque heure, au sein de la masse, dans les organisations syndicales, dans les groupements de femmes et de jeunes, dans les organisations paysannes, organisations laïques, les comites de paix, etc. Ainsi seulement ils descendent vraiment dans les profondeurs de la classe ouvrière et du peuple.
NECESSITE DE LA LUTTE PERMANENTE POUR L'UNITE DU PARTI
Le Parti vit et lutte dans une société capitaliste. Il attaque l'idéo¬logie bourgeoise. Mais il ne peut pas ignorer que l'ennemi à son tour, s'efforce de porter dans l'armée de la classe ouvrière, spécialement dans son avant-garde, sa propagande mensongère.
La classe ouvrière n’est pas séparée par une muraille de Chine des autres classes de la société, en particulier de la petite bourgeoisie urbaine et rurale, qui oscille entre le prolétariat et la bourgeoisie et dont les hésitations et les doutes ne peuvent pas manquer d'influer sur la classe ouvrière. Le Parti lui-même admet dans ses rangs un certain nombre d'anciens membres d'autres partis : des personnes qui ne réussissent pas toujours, malgré leur bonne volonté, à se débarrasser de certaines conceptions erronées.
De là résulte pour le Parti l'obligation de combattre sans arrêt la pénétration des conceptions nuisibles, des influences hostiles dans ses rangs.
Il est d'autant plus nécessaire de veiller à la pureté de la ligne théorique et politique du Parti qu'avec le progrès de l'influence des idées révolutionnaires dans les masses, on voit se mobiliser contre lui tous les défenseurs et servi¬teurs du vieux monde.
L'UNITE DU PARTI, CONDITION DE SA FORCE
L'unité du Parti, l'unité de volonté et d'action de l'ensemble du Parti, est la condition primordiale de sa force ; elle seule lui permet de remplir avec succès son rôle d'avant-garde de la classe ouvrière et d'entraîner les autres couches du peuple.
Cette unité d'action, découle de l'unité idéologique du Parti, de l’unité de pensée de ses membres.
L'unité de pensée dans le Parti a pour base l'accord des militants sur les principes, comme l'unité de pensée des physiciens réside dans leur accord sur les lois de la physique.
L'unité du Parti est incompatible avec l'existence de «tendances» ou de «fractions» ; elle exclut toute activité fractionnelle, celle-ci affaiblissant l'action du Parti et favorisant le travail de l'ennemi de classe. Il suffit de songer à l'intérêt passionné que porte la presse bourgeoise à notre Parti, chaque fois que des tentatives sont faites pour porter atteinte à son unité et à sa discipline.
3) LA LUTTE SUR LES DEUX FRONTS
Le Parti est né, a grandi et s'est fortifié dans la lutte contre les opportunistes, c'est-à-dire contre ceux qui essayent de détourner le Parti de la voie de la révolution, dont le but est d'adapter la politique du Parti aux intérêts de la bourgeoisie, d'intro¬duire dans le Parti l'influence bourgeoise et petite-bourgeoise.
Cette lutte s'est toujours déroulée sur deux fronts : contre les opportunistes de droite et contre les opportunistes de gauche ou sectaires.
Les opportunistes reculent devant le durcissement de la lutte des classes, l'aggravation des difficultés politiques ; ils perdent confiance dans la théorie et la pratique du Parti ; ils glissent vers le révisionnisme. Ils n'ont pas confiance dans les masses et prétendent les «sauver» en dehors d'elles-mêmes par des combinaisons de sommet, par la renonciation à une position de Parti indépendante.
Le Parti combat le révisionnisme qui prétend que la doctrine révolutionnaire a «vieilli», a perdu toute importance pour le développe¬ment social actuel. Les révisionnistes, qui sont une variété d'opportu¬nistes, répudient le principe de l'internationalisme, préconisent l'abandon des principes d'organisation du Parti, etc.
Il combat aussi le sectarisme.
« Le sectarisme, c'est le mépris des masses, le renoncement au n travail parmi ceux qui ne pensent pas comme nous, l'inaptitude l'effort patient et tenace pour rassembler et mettre en mouvement tous les travailleurs, les membres de toutes les couches exploitées contre le capital monopoliste, contre le pouvoir personnel ».
(Maurice Thorez)
Sans une lutte intransigeante contre les deux déviations des prin¬cipes et de la politique du Parti, l'opportunisme de droite et de gauche et contre les conciliateurs qui les aident, le Parti ne pourrait pas sauve¬garder l'unité et la discipline dans ses rangs, ne pourrait pas remplir sa mission de direction de la classe ouvrière et de rassemblement de toutes les forces démocratiques dans la lutte contre un ennemi puissant.
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