FORMATION POLITIQUE : SALAIRE PROFIT ACTION SYNDICALE.
L’EXPLOITATION CAPITALISTE
La question de l'exploitation capitaliste de, autrement dit de l'exploitation des ouvriers par les capitalistes est une des plus importantes notions théoriques dont les militants doivent s'inspirer pour leur activité au service de la classe ouvrière et des paysans.
Nous consacrons donc ce cours à démontrer les mécanismes de cette exploitation, a expliqué comment et pourquoi elle s'opère.
Pour bien comprendre le mécanisme de l'exploitation capitaliste, trois notions essentielles sont à retenir et à clarifier.
I EN REGIME CAPITALISTE L’OUVRIER NE PEUT TR4VAILLER POUR LUI
Rappel de le base économique du capitalisme : la propriété privée des moyens production (la terre, les urines, les machines n’appartiennent pas a tous les membres de la société mais seulement a une minorité d’entre eux)
EN REGIME CAPITALISTE
Il y a donc :
a) une minorité d'individus, les capitalistes, qui sont les propriétaires des moyens de production. Cependant, ils ont besoin d'un travailleur pour faire fonctionner ces moyens de production, produire ainsi des marchandises qu'ils vendent à leur profit.
b) il y a à l'opposé, une minorité d'homme et de femmes, la classe ouvrière, qui sont dépourvus de tout moyen de production de quelque importance
Ils doivent pour vivre se procurer de l’agent, afin acheter ce qu'il leur est nécessaire (nourriture, habillement, logement, instruction, distraction etc ...) Or et ceci est très important ils ne sont pas propriétaires de moyens de production mais ils possèdent cependant quelque chose : ils ont chacun une force de travail c’est-à-dire des bras et un cerveau, un ensemble de qualités physiques qui leur permettent de travailler, de produi¬re.
Ce sont ces facultés que l'ouvrier va mettra à la disposition du capitalisme. Il lui vendra sa force de travail moyennant un salaire. Ce qu'il faut retenir c'est que l’ouvrier est contraint de vendre sa force de travail, précisément parce que sa soule "richesse" "puisqu'il n’est pas propriétaire de moyens de production
Il peut, sans doute à la rigueur choisir le capitaliste a qui il vendra sa force de travail mais devra la vendre tombant ainsi sous le joug de l’exploitation capitaliste. Telle est la première notion essentielle à retenir.
REALISATION DU PROFIT CAPITALISTE
a) - la production capitaliste, production de marchandises
b) – la marchandise et sa valeur
• les 2 caractéristiques de la marchandise
• Valeur d'usage et valeur d’échange
• comment se détermine la valeur (d’échange) de la marchandise ?
- par le temps de travail socialement nécessaire à sa production,
c) – la valeur de la marchandise s'exprime à travers le prix : expression monétaire de la valeur
FORCE DE TRAVAIL
Ce que l'ouvrier vient de vendre au capitaliste c’est sa force de travail. Celui-ci va la faire fonctionner sur ses marchandises avec des matières premières etc, pour créer divers produits, diverses marchandises qu'il vendra ensuite. I1 va la faire travailler.
a) Force de travail et travail
- La force de travail c’est l’ensemble des facultés physiques et intellectuelles qui existent dans le corps d'un homme dans sa personnalité vivante et qu'il doit mettre en mouvement pour produire des choses utiles. Ce sont les qualités qui permettent à un homme de travailler.
- En régime capitaliste, la force de travail c'est la marchandise quo l’ouvrier vend aux capitalistes ; comme toute marchandise elle a une valeur. C’est la valeur des marchandises nécessaires à l'entretien et au renouvellement de cette force de travail : la valeur dos denrées alimen¬taires, des vêtements, du logement, du chauffage„ de l’éducation etc. Si l'ouvrier ne peut se procurer toutes ces marchandises, il va dépérir et mourir; il a donc vendu sa force de travail pour pouvoir se procurer cela. Le salaire qu’il reçoit n’est pas autre chose que la somme d’argent qui lui permet en principe de renouveler et d’entretenir sa force de travail
- Le travail, c’est autre chose. C'est l’acte que l'homme accomplit, armé d'outils, créant ainsi des produits. Le travail, c'est donc en quelque sorte, la force de travail en action.
Si in marchandise ainsi produite a une valeur autrement dit si elle est vendue et achetée c'est parce qu'elle contient du travail. Plus elle contiendra de travail, plus sa valeur sera grande.
b)-Ici intervient une précision : cette valeur a été créée par la force de travail : elle dépasse de loin la valeur de cette force de travail.
Pourquoi la force de travail crée-t-elle des velours plus grandes au total quo sa propre valeur ?
Essentiellement parce qu’elle est armée d'outils. C'est ces outils qui donnent à la force de travail la productivité suffisante. Et plus les outils seront perfectionnés plus la force de travail sera capable de produire de valeur dépassant sa propre valeur.
LA PLUS VALUE
Le plus value, c'est précisément la différence entre la valeur
Crée par la force de travail et la valeur de cette force de travail elle-même. Elle reste aux mains des capitalistes constituant la source unique de profit.
Pendant une première partie de la journée l'ouvrier crée des valeurs qui serviront à "payer" sa force de travail (son salaire) et pendant une seconde partie, il travaille "gratuitement", créant des valeurs qui restent aux mains des capitalistes. Telles est la base de l'exploitation capitaliste
Mais il convient d'y revenir, elle a été rendue possible par le fait que, dépourvu de moyens de production, l'ouvrier n'a pu garder pour lui toutes les valeurs qu’il a produites, il n'en n'a reçu qu'une partie (la valeur de sa force de travail), le reste étant accaparé par le capitaliste, propriétaire des moyens de production.
Le tendance générale du capitalisme à notre époque est de :
- s’installer dans la course au profit maximum par la concentration et par les moyens d’exploitation les plus perfectionnés.
- Augmenter dune façon importante les profits capitalistes face à l'appauvrissement général de la classe ouvrière.
LE SALAIRE - L’ACTION SYNDICALE-
SALAIRE
- Ce qui est le salaire ?
- Prix monétaire de la force de travail
- Formes du salaire
II L’exploitation capitaliste ne dépend pas du niveau plus ou moins élevé du salaire. Elle dépend du système de propriété des moyens de production
L' action syndic ale qui porte ,pour l'essentiel sur l'augmentation des salaires, l'amélioration des conditions de travail etc, s’attaque donc aux effets de l'exploitation capitaliste mais non aux racines, aux causes de cette exploitation, C’est là la limite -de l’action quotidienne des syndicats
Tenant compte de cala, la C.G.T. par exemple en France a donc inscrit à "l’article 1er de ses statuts l’objectif final qui est la suppression du «salariat et du patronat» la suppression du régime ca¬pitaliste lui-même.
2 - Nécessité des luttes revendicatives en régime capitaliste
Pour autant les luttes revendicatives quotidiennes et permanentes pour dos augmentations de salaires, pour la diminution de la durée et de l’intensité du travail etc …. ne sauraient être abandonnées au sous-estimées.
Elle freinent l'exploitation capitaliste et ont une importance vitale. Elles constituent une des préoccu¬pations dominantes des syndicats.
3 – La lutte des classes dans la société capitaliste
L’exploitation capitaliste constitue la base économi¬que de la lutte qui oppose capitalistes et ouvriers, de la lutte des classes. Elle exprime l’opposition d'intérêts irréductibles entre capitalistes et ouvriers.
Partant, «l'association capital travail» ou toute au¬tre pratique de collaboration des classes sont à rejeter et les syndicats doivent situer résolument leur orientation et leur action, sur le plan de la lutte des classes. Tel est le cas de la C.G.T. en France.
CONCLUSION
Ce cours ne fait qu'esquisser un ensemble de notions complexes sur lesquelles les Militants devront poursuivre l’étude personnelle.
Mais déjà, les conclusions qu'on peut tirer du présent cours sont nombreuses et devront faire l'objet de réflexions portant sur l'activité et l'orientation du travail des militants. Nous en avons évoqué quel¬ques unes d'un point de vue général dans le chapitre II du cours mais il y’en a bien d'autres. Activité des comités d'entreprises ou des comités d’hygiène et de sécurité propagande ; problème do productivité etc.
En effet, l’étude de l’économie politique n’est pas gratuite. Elle doit éclairer et guider l’activité des militants du mouvement ouvrier inter national particulièrement sur ce problème de l1exploitation capitaliste.
ANNEXE AU COURS SUR LA QUESTION DE LA PLUS VALUE
LA PRODUCTION DE LA PLUS VALUE
Supposons que la quantité des objets et des produits courants nécessaires à la vie d’un ouvrier exige pour leur fabrication 2 heures de travail et que 2 heures de travail soient également néces¬saires à la production d'une quantité d"or égale 500 Fr.
LA VALEUR DE LA FORCE DE TRAVAIL de cet ouvrier est donc évaluée par le capitaliste à 500 Fr. par jour ; quand il a travaille 2 heures (autant de temps qu’il faut pour produire les produits qu'il consomme) il a produit une valeur de 500 Fr.
Cot ouvrier a vendu pour 500 Fr. par jour sa force de travail au capitaliste qui l'emploie mais il travaille 8 h. par jour soit 4 fois 2 heures. Cha¬que jour i1 produit une valeur de :
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2. 000 Fr
Dans ce cas la plus value qu’il produit est de : 2.000 – 500 = 1.500 Fr.
L’ouvrier travail-le 2 heures pour son propre comp¬te pour gagner ses 5.00 Fr. et 6 heures gratuitement, entièrement accaparées par le patron.
Le prix de la force de travail se réalise pendant le temps où l’ouvrier gagne son salaire :(500 fr.) – temps de travail nécessaire
Le reste est le temps pendant lequel l’ouvrier travaille gratuitement pour le patron et produit la plus value ou sur-travail.
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